Visite du collège des Bernardins
Peu spectaculaire de l’extérieur, »selon les conceptions cisterciennes de simplicité architecturale », on peut cependant apprécier les contreforts qui alternent avec des baies ogivales et la superbe toiture médiévale avec sa couverture à six tons. On est saisi en entrant dans la grande nef autrefois lieu de vie des moines et qui accueillait les salles de cour, le réfectoire, la salle capitulaire et les cuisines grâce à des cloisons modulables. On retrouve ici les caractéristiques d’un art cistercien à la fois austère et raffiné. Bâtie sur un sous-sol, voûte d’ogive qui sert de cellier et de scriptorium, la grande salle du rez-de-chaussée, long vaisseau blanc de 70 m, large de 14 m et haute de 5 m, divisée en trois nefs voûtées d’ogives supportées par 32 élégantes colonnes, accueille aujourd’hui de expositions d’art contemporain, des spectacles et des événements comme la conférence du Pape Benoit XVI, lors de sa visite à Paris.
La Foi et le Savoir
Fondé en 1245 par l’Abbé de Clairvaux, pour redonner à l’ordre de Cîteaux son importance intellectuelle. Il l’avait peu à peu perdue par son implantation dans des campagnes plus ou moins isolées, à Cîteaux , La Ferté, Pontigny, Clairvaux, Chaalis. Là étaient créées des » granges », des domaines importants et économiquement efficaces, cela au détriment des activités intellectuelles. Alors que se développent en Europe de grands débats théologiques avec Thomas d’Aquin et Bonaventure.
Etienne de Lexington entreprend de construire un autre lieu à Paris, près des Universités, sur le site de Chardonnay, pour y tenir école-le Collège Saint Bernard.
Jusqu’au XVI è siècle, ce collège a formé toute l’élite de Cîteaux, puis il connaîtra le déclin, et à la révolution, il ne restera que 3 moines.
La commune récupère le Collège, mais ne sait qu’en faire. Le bâtiment sera plus ou moins laissé à l’abandon, utilisé comme prison, puis comme magasin de stockage, ce qui évitera sa démolition. Enfin comme…caserne de pompiers à partir de 1845 et pendant plus d’un siècle.
Abandonné au cours des années 90, puis classé Monument historique, il est racheté par l’évêché en 2001 à l’instigation du cardinal Lustiger pour en faire un lieu de débats, de recherche, et y installer l’Ecole Cathédrale, renouant ainsi avec sa vocation première (elle accueille chaque année 3000 étudiants). Mais il n’aura pas fallu moins de 6 années de travaux gigantesques et 50 millions d’euros pour redonner au bâtiment sa silhouette médiévale, le débarrasser de tous les ajouts des occupations antérieures et assurer la stabilité du terrain marécageux entre Seine et Bièvre.
Jean Michel WILMOTTE a été chargé des aménagements contemporains sous la toiture, ont une salle de concert.
Aujourd’hui la mission du Collège des Bernardins est de poursuivre une réflexion sur l’avenir de l’Homme dans notre société. C’est un lieu ouvert à tous : conférences « les mardi des Bernardins », projections de films, expositions, concerts.